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Quand les jeux vidéo veulent rivaliser, voire de surpasser l'humain dans toutes ses fonctions cognitives

Dans le tumulte technologique de la Silicon Valley, une quête domine : celle de la super intelligence, une intelligence artificielle générale (IAG) capable de rivaliser, voire de surpasser l'humain dans toutes ses fonctions cognitives.

Dans le tumulte technologique de la Silicon Valley, une quête domine : celle de la super intelligence, une intelligence artificielle générale (IAG) capable de rivaliser, voire de surpasser l'humain dans toutes ses fonctions cognitives. Cette ambition, à la croisée de la science-fiction et de l'innovation technologique, trouve une application inattendue mais fascinante : les jeux vidéo. Selon Demis Hassabis, prix Nobel de Chimie 2024 et Co créateur de DeepMind, les jeux ne sont pas seulement un terrain d’apprentissage pour les machines, mais également un vecteur de créativité et d’innovation, tant pour les humains que pour l’IA.


Les jeux vidéo, laboratoire d'intelligence artificielle

Depuis des décennies, les jeux vidéo servent de banc d’essai pour l’intelligence artificielle. Le programme AlphaGo, conçu par DeepMind, a démontré en 2016 que l’IA pouvait surpasser l’humain dans des jeux complexes comme le Go, en combinant apprentissage profond et recherche arborescente. Mais pour Hassabis, cette étape n'était que le début.

La prochaine frontière, explique-t-il, est la capacité pour les machines de créer des jeux vidéo en temps réel. Cela ne signifie pas simplement générer des graphismes ou des niveaux aléatoires, mais concevoir des univers entiers, avec des règles, des histoires et des défis adaptés à chaque joueur. Ce processus exige de l'IA une compréhension fine des comportements humains, de la narration et de la dynamique des systèmes, la rapprochant ainsi des mécanismes cognitifs humains.


Créer pour mieux comprendre

Pourquoi les jeux vidéo ? Hassabis soutient que le développement de jeux demande une forme de créativité computationnelle, un trait essentiel pour atteindre la super intelligence. En concevant des expériences interactives, les machines doivent apprendre à anticiper les actions des joueurs, à adapter leurs réponses et à innover constamment. Cela transforme les jeux en environnements d'apprentissage évolutifs, où l’IA perfectionne sa capacité à penser et à résoudre des problèmes de manière complexe.

Cette créativité, loin d’être un simple sous-produit, est aussi un outil d'inspiration pour les humains. Les concepteurs de jeux eux-mêmes utilisent des algorithmes d’IA pour générer des idées inédites, que ce soit pour des scénarios, des mécaniques de jeu ou des environnements visuels. En retour, l'interaction avec ces systèmes inspire des approches nouvelles dans d'autres domaines, comme l'éducation, la santé ou l’urbanisme.


Un pas vers la super intelligence ?

Cependant, cette avancée soulève des questions éthiques. Si une IA est capable de créer des mondes virtuels cohérents, qu’en serait-il d’une IA pouvant intervenir dans des systèmes réels, comme l'économie ou la politique ? La frontière entre la créativité ludique et le pouvoir décisionnel devient floue.

Pour Hassabis, la clé est d'ancrer cette progression dans des valeurs humaines. Les jeux, par leur nature collaborative et compétitive, offrent un modèle d’apprentissage où humains et machines peuvent évoluer ensemble. Ainsi, l'objectif ultime n'est pas simplement de construire une super intelligence isolée, mais de développer une intelligence augmentée, où humains et machines se renforcent mutuellement.


Une révolution à double tranchant

Les jeux vidéo, longtemps considérés comme un simple divertissement, deviennent donc un outil puissant pour façonner l'avenir de l’intelligence artificielle. Mais cette révolution, aussi prometteuse soit-elle, exige une vigilance accrue. Alors que les machines s'approchent de niveaux de créativité inédits, il revient aux humains de guider leur évolution, pour que cette intelligence, plutôt que de supplanter l’humanité, la complète et l'élève.

Le futur de l’IA pourrait bien se jouer dans un univers pixelisé, entre les mains des machines… et celles des hommes.

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